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Quand l’Uni recale le français
Antoine Geinoz, président de la CRPF, Charmey
Publié le 29 septembre 2023
Temps de lecture estimé : 1 minute
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Pour sa dernière rentrée à la tête de notre université, la rectrice Astrid Epiney a annoncé deux nouvelles formations… en anglais (La Liberté du 16.9). D’autres cours sont déjà donnés exclusivement dans la langue de Shakespeare, alors que le canton de Fribourg a deux langues officielles, le français et l’allemand, ce qui constitue un atout majeur dans le paysage universitaire suisse et européen.
Le programme du master Digital Society est confié à un spécialiste des sciences religieuses: y aurait-il une dimension mystique dans la numérisation de l’économie et de la société? Le professeur concerné est de nationalité allemande, comme de plus en plus de ses collègues. Les rectrices d’aujourd’hui et de demain le sont également. La tentation d’engager des enseignants de leur pays d’origine peut être naturelle. Elle comporte cependant quelques risques, comme celui d’éloigner le corps professoral de la culture francophone.
Y a-t-il une stratégie (tri)linguistique au gouvernail? La future rectrice, Katharina Fromm, a fixé parmi ses priorités «le maintien du nombre d’étudiants germanophones». Au détriment des francophones, nettement plus représentés dans la population du canton?
La Communauté romande du pays de Fribourg (CRPF) préférerait que la direction de l’Uni veille au maintien du nombre de professeurs de langue française. Notre association représente les intérêts de la majorité linguistique de la population fribourgeoise. Une majorité pacifique et souvent silencieuse, mais pas prête à perdre sa place légitime dans les sphères de la formation académique.