La paix des langues doit être préservée dans le canton de Fribourg.

La coexistence pacifique des deux communautés linguistiques dépend du respect mutuel et elle est garantie par le principe de territorialité des langues.

Le principe de territorialité induit en règle générale la détermination d’une langue officielle pour une commune. Une commune peut avoir deux langues officielles à condition de réunir certains critères (importance numérique de la minorité, historicité, stabilité, contiguïté).
Le statut linguistique actuel des communes fribourgeoises est peu remis en question. La plupart des 126 communes ont une seule langue officielle. Quant aux districts, six sont unilingues, seul celui du Lac étant bilingue. Il est temps d’ancrer cette réalité dans un texte législatif.

L’Etat et les communes ont la mission constitutionnelle de veiller à la répartition territoriale traditionnelle des langues, en assurant dans la mesure du possible l’homogénéité linguistique des unités territoriales.

La langue officielle est un élément essentiel de l’identité d’une collectivité publique. Elle est également un facteur d’intégration des habitants d’une autre langue.

La minorité linguistique d’une commune doit être prise en considération, de manière proportionnée à son importance démographique.

Les droits ou facilités accordés à la minorité ne doivent en aucun cas léser les représentants de la majorité: les débats publics doivent se faire dans la langue officielle du lieu, afin d’être accessibles à ses locuteurs.

Il faut distinguer clairement bilinguisme individuel et bilinguisme institutionnel: l’acquisition de compétences dans la deuxième langue par les personnes doit être encouragée – l’octroi d’une deuxième langue officielle à une commune doit rester l’exception.

Introduire le bilinguisme officiel dans une commune ne favorise pas forcément le bilinguisme individuel: l’incitation à apprendre la langue de l’autre disparaît, en particulier pour la minorité linguistique.

L’équilibre entre les deux communautés linguistiques du canton a très peu varié durant les dernières décennies (notamment grâce aux interventions de la CRPF !). Il convient de le maintenir autant que possible, la stabilité étant un gage de paix.

La future loi sur les langues doit permettre de réaliser les objectifs ci-dessus, notamment en définissant la langue officielle de chaque commune et en fixant les critères permettant à une commune d’avoir deux langues officielles.